
L’addiction est un phénomène complexe qui touche l’ensemble des sociétés modernes, et le Maroc n’est pas épargné. Les addictions au Maroc : enjeux actuels et réalités montrent à quel point ce fléau affecte non seulement la santé des individus, mais aussi le tissu social et économique du pays. Drogues, alcool, jeux d’argent, écrans, voire médicaments détournés de leur usage médical : les formes de dépendance sont multiples, et leur traitement exige une approche globale, adaptée et personnalisée.
Le visage des addictions au Maroc
Depuis plusieurs années, les études réalisées par des institutions de santé publique et des associations locales révèlent une augmentation significative des cas d’addictions. La consommation de drogues dures comme l’héroïne ou la cocaïne, longtemps marginale, connaît une croissance inquiétante. Le cannabis, quant à lui, reste la substance illicite la plus consommée, notamment chez les jeunes. L’alcool, bien que sa vente soit réglementée, reste largement accessible et constitue une addiction souvent sous-estimée.
Le développement des technologies numériques a aussi ouvert la voie à de nouvelles formes de dépendance : usage compulsif des réseaux sociaux, jeux vidéo, paris en ligne… Autant de comportements qui entraînent un isolement progressif et une détérioration des relations sociales, scolaires ou professionnelles. Face à cette réalité, le Maroc doit relever plusieurs défis : briser les tabous, sensibiliser, mais surtout offrir un accompagnement médical et psychologique efficace.
Casablanca : un pôle de référence pour la prise en charge des addictions
La ville de Casablanca, en tant que métropole économique et démographique du pays, est au cœur de cette problématique. Elle concentre à la fois les facteurs de risque liés à l’urbanisation et les ressources thérapeutiques permettant une réponse structurée. Aujourd’hui, il est possible de bénéficier d’une consultation spécialisée en addictologie à Casablanca, au sein de structures médicales publiques ou privées, et dans certains centres associatifs.
Ces consultations sont assurées par des professionnels formés à l’addictologie : psychiatres, psychologues, médecins généralistes, mais aussi travailleurs sociaux. Leur mission ne se limite pas à diagnostiquer une addiction : ils proposent un parcours de soins personnalisé qui peut inclure un sevrage médicalisé, une thérapie comportementale, un suivi familial, voire une prise en charge sociale.
L’objectif est double : soulager la souffrance psychique et physique de la personne dépendante, tout en travaillant sur les causes profondes de son comportement addictif. Ces causes sont souvent multiples : traumatismes passés, anxiété chronique, troubles de l’attachement, environnement socio-économique difficile, etc.
L’hypnose pour le traitement des addictions : une approche complémentaire prometteuse
Parmi les méthodes thérapeutiques de plus en plus plébiscitées figure l’hypnose pour le traitement des addictions. Cette technique, longtemps entourée de mystère, est aujourd’hui reconnue dans le champ médical comme un outil précieux, notamment dans l’accompagnement des patients dépendants.
L’hypnose thérapeutique vise à mobiliser les ressources inconscientes de la personne pour l’aider à modifier ses schémas de pensée, réduire son anxiété, et surtout à renforcer sa volonté de changement. Elle peut être particulièrement efficace dans la gestion du craving (envie irrépressible de consommer), des troubles du sommeil, ou encore pour se libérer de croyances limitantes.
À Casablanca, plusieurs praticiens formés à cette discipline proposent des séances d’hypnose dans le cadre d’une prise en charge globale des addictions. L’hypnose ne se substitue pas aux traitements médicaux ou psychothérapeutiques, mais elle les complète, en travaillant sur le lien émotionnel et symbolique que le patient entretient avec la substance ou le comportement addictif.
De nombreux témoignages de patients rapportent une amélioration significative de leur qualité de vie grâce à cette approche : réduction du stress, regain d’énergie, meilleure confiance en soi. L’alliance thérapeutique entre le patient et le praticien joue ici un rôle central dans la réussite du processus.
Prévention et sensibilisation : des leviers indispensables
Traiter les addictions, c’est bien. Mais les prévenir, c’est mieux. Au Maroc, de nombreux acteurs de la société civile se mobilisent pour faire reculer les comportements à risque. Des campagnes de sensibilisation dans les écoles, les universités, et sur les réseaux sociaux sont menées afin de faire comprendre les dangers liés à la consommation de substances psychoactives ou à certains usages numériques excessifs.
Le rôle des familles est également fondamental. Il est essentiel de créer un climat de dialogue, sans jugement, pour que les jeunes puissent exprimer leurs difficultés et poser des questions. Le repérage précoce des signes d’addiction permet souvent d’éviter une évolution vers des formes plus graves.
Les autorités publiques, de leur côté, ont un rôle structurant à jouer : élaboration de politiques de santé mentale ambitieuses, financement de centres de soins spécialisés, formation continue des professionnels de santé, coopération avec les associations locales…
Vers une approche plus humaine et intégrée
Il est désormais admis que l’addiction n’est pas une simple question de volonté, mais bien un trouble chronique qui nécessite des soins de long terme. Stigmatiser les personnes dépendantes ne fait que retarder leur accès aux soins. Au contraire, il est urgent de développer une approche centrée sur l’individu, fondée sur l’écoute, l’empathie et la bienveillance.
La consultation spécialisée en addictologie à Casablanca permet de répondre à cette exigence en proposant des protocoles de soins adaptés à chaque cas. L’intégration de techniques innovantes comme l’hypnose pour le traitement des addictions enrichit les possibilités thérapeutiques, en tenant compte de la singularité de chaque patient.
Les addictions au Maroc : enjeux actuels et réalités exigent donc une mobilisation de tous : professionnels de santé, familles, enseignants, institutions et citoyens. Le chemin est encore long, mais les progrès réalisés ces dernières années sont encourageants. Avec une volonté collective forte et des ressources adéquates, il est possible d’apporter une réponse à la hauteur des besoins.
Auteur:
Pr Youssef El Hamaoui
Psychiatre – Psychothérapeute – Addictologue à Casablanca
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